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Vue de la salle de lecture de la BK

Cycle Cnap/BK : Sibylle de Laurens - « Keep driving…, une recherche impossible sur l’œuvre de James Robert Baker »

Cycle CNAP-BK

Le Centre national des arts plastiques (Cnap) et la Bibliothèque Kandinsky du Musée national d’art moderne/Centre de Création Industrielle, Centre Pompidou sont heureux de vous inviter à la présentation de la recherche de Sibylle de Laurens « Keep driving…, une recherche impossible sur l’œuvre de James Robert Baker ». À cette occasion, elle présentera la publication de la traduction française du premier roman du vidéaste, Adrénaline.

Archives de James Robert Baker conservées chez son ami Ken Camp à Los Angeles. Crédit : Sibylle de Laurens.
Archives de James Robert Baker conservées chez son ami Ken Camp à Los Angeles – photographie : Sibylle de Laurens

James Robert Baker est un vidéaste et romancier californien. Le souvenir de son œuvre ne persiste que dans la mémoire floue des amateurs de pulp fictions gays des années 80 et de films de série B, aimant l’humour noir, la satire et se délectant des projets de vengeance imaginés contre une Amérique conservatrice et homophobe. C’est en 2020, en visionnant pour la première fois son seul long métrage Blonde Death (1984) que j’ai décidé de me lancer à sa recherche. Comme beaucoup de vidéastes produits par le centre vidéo alternatif EZTV à West Hollywood (Los Angeles), James Robert Baker a disparu des radars sans connaître une postérité à même de garantir une prise directe sur son travail. Après avoir remonté la piste de son veuf (Baker s’est suicidé en 1997), j’ai pu retrouver son meilleur ami, Ken Camp, qui l’a accompagné pendant son adolescence et qui a suivi son travail de vidéaste, scénariste à Hollywood, puis de romancier. En février 2023, avec le soutien du Cnap, j’ai enfin pu me rendre à Los Angeles et consulter les archives personnelles de James Robert Baker, entreposées dans le garage de son ami.

L’objet initial de la recherche était l’œuvre d’un vidéaste. Même si plusieurs vidéos inédites ont été en effet retrouvées et numérisées, le travail sur place a laissé un goût d’inachevé : VHS dégradées, papiers abimés, documents absents. À partir de si peu de traces, produire un discours théorique renseignant sur une pratique est difficile. Le passage par ses romans et l’exercice de traduction a pu, dans une certaine mesure, pallier certains manquements des archives. La fiction pourrait-elle alors devenir un outil de recherche, voire le champ d’expression possible d’intuitions ou d’analyses encore fragiles ? Pourrait-on composer avec les imaginaires et les personnages qu’il a inventés et travailler avec ce matériel sensible plutôt que théorique ? Au risque que James Robert Baker devienne un personnage mélodramatique à l’image de ses héros : amoureux blotti, Colt chargé, mauvais whisky et un film pour pleurer.

Sibylle de Laurens est chercheuse indépendante et traductrice. Son travail sur l’association newyorkaise Experiments in Art and Technology en 2015 inaugure ses recherches sur les systèmes et conditions de production impliquant des outils technologiques. Elle s’engage dans l’étude des pratiques vidéos alternatives à travers un travail mené avec Pascaline Morincôme sur le mouvement états-unien Guerilla Television et le collectif Videofreex, puis sur le centre vidéo EZTV – présenté à la Bibliothèque Kandinsky en 2019, avec le cycle « Seedy Films ». Grâce au soutien du DICRéAM, un site internet présentant l’histoire de ce lieu et une sélection de ses productions vidéo sera mis en ligne à l’automne 2024. À titre personnel, ses recherches sur James Robert Baker ont donné lieu à un cycle cinéma chez Treize (Paris) en 2021 et à la publication prochaine de la traduction française du premier roman du vidéaste, Adrénaline.

Sibylle de Laurens a bénéficié en 2022 d’un soutien en théorie et critique d’art du Cnap pour sa recherche sur James Robert Baker.

Adrénaline, traduction de l’anglais : Sibylle de Laurens, relecture : Laura Boullic, maquette : Clara Pacotte, 350 pages, 12 €

 

Illustration de vignette : James Robert Baker, circa 1980, photographe inconnu – archives de Ken Camp, Los Angeles

Entrée libre sur réservation conseillée

Quand

Le 12 Sep 2024

18h30 - 20h30



Bibliothèque Kandinsky, salle de lecture