Accueil

 
 

Bibliothèque Kandinsky

Image
sexpistol

Séminaire #8 Art et Anarchisme : "I wanna be Anarchy. And I wanna be Anarchy. Oh what a name!" - Tancrède Ramonet et Nicolas Ballet

Séminaire

Pour la 8ème séance du séminaire de recherche EUR ArTeC "Art et anarchisme", la Bibliothèque Kandinsky recevra Tancrède Ramonet pour interroger les liens entre le mouvement punk et l'anarchisme, ainsi que Nicolas Ballet qui étudiera l'esprit contestataire propre au mouvement des musiques industrielles.

Résumé des interventions :

Tancrède Ramonet : "I wanna be Anarchy. And I wanna be Anarchy. Oh what a name!"

1977 : coup de tonnerre dans le ciel encore psyché de l'industrie musicale. Des jeunes aux cheveux peroxydés viennent de se saisir de guitares et poussent leurs chansons comme d'autres avant eux posaient des bombes. Qui sont-ils, eux, qui chantent l'anarchie et exigent la destruction de tous les pouvoirs ? Ils s'appellent les Sex Pistols. Leur jeunesse arrogante et leur beauté magnétique fascinent bien sûr aussitôt les caméras. Mais, dès le début, on s'interroge sur l'authenticité de leur engagement et sur la réalité de leurs motivations révolutionnaires. L'anarchisme de ces rockers qui ne lisent pas Bakounine et semblent plus s’intéresser à la volupté de la destruction qu’à la passion créatrice ne serait-il pas que de façade ? Eux qui critiquent la société du spectacle, n'en seraient-ils pas plutôt les purs produits ? Marketing, escroquerie ou révolution, qu'est-ce que le punk ? Alors que, même dans le mouvement anarchiste organisé, on se défie de cette mode qui fait à nouveau rimer l'anarchisme avec le désordre et le chaos, certains révolutionnaires n'en voient pas moins dans la révolte sincère et totale des punks la possibilité d'un renouvellement du mouvement libertaire.

Nicolas Ballet : « Nothing Short of a Total War ». Dissidence visuelle et sonore des musiques industrielles

Le mouvement des musiques industrielles, provenant de l’underground britannique des années 1970, se compose d’expérimentations sonores et visuelles radicales. L’emploi du terme « industriel », conceptualisé par le groupe anglais Throbbing Gristle à partir du slogan « Industrial Music for Industrial People » formulé par le performer californien Monte Cazazza, caractérise le travail d’artistes qui tentent d’élaborer une critique de la standardisation de l’industrie musicale et des médias de masse. Soucieux de l’importance croissante du rôle des médias et de la nouvelle forme de pouvoir qui les accompagne dans la capacité à manipuler les masses, ces artistes déclarent une « guerre de l’information » aux sociétés de contrôle en créant leur propre réseau économique par la mise en place de labels indépendants et d’une presse parallèle foisonnante. Il s’agira d’étudier la façon dont la nature contestataire du mouvement transcrit à certains moments un esprit anarchiste implicite, prenant comme modèle les préceptes contre-culturels des années 1960 et 1970.

 

Biographies :

Tancrède Ramonet est auteur de documentaires et producteur audiovisuel. Diplômé en Philosophie (Sorbonne), Management (Paris-Dauphine), Création documentaire (La Havane) et Production internationale (EURODOC), il a fondé la société indépendante de production audiovisuelle de documentaires et de fictions Temps noir en 2002. Il produit des films autour de problématiques sociales, historiques, artistiques et culturelles. Parmi ses productions les plus récentes, on compte Gérard Philipe, le dernier hiver du Cid, d'après le roman de Jérôme Garcin (Présentation spéciale à Cannes Classic, 2022), Les Fantômes de la colonisation (France télévisions), Cuba, la Révolution et le monde (Coproduction Arte/BBC), La Diplomatie du vaccin (Arte), Le Rêve pavillonnaire, les dessous d'un modèle (France 5) et un premier long-métrage : Le Tigre et le Président (Dibona Films, Temps noir, Pan-Européenne, 2022). Également réalisateur, en 2022, il achève les deux derniers volets de la quadrilogie Ni Dieu Ni Maître, une histoire de l’anarchisme. Il signe aussi plusieurs podcasts avec sa complice Ovidie, parmi lesquels Vivre sans sexualité, la Dialectique du calbute sale ou Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour. Tancrède Ramonet a obtenu nationalement et internationalement de nombreux prix parmi lesquels : Prix du meilleur scénariste au Rendez-vous de l'histoire de Blois, Prix du meilleur jeune producteur français et Prix du meilleur producteur français décerné par la Procirep, Prix du meilleur réalisateur au History film festival.

Nicolas Ballet est docteur en histoire de l’art et attaché de conservation au Centre Pompidou. Il consacre ses recherches aux cultures visuelles alternatives, à l'art expérimental, aux sound studies et aux avant-gardes artistiques. Il enseigne l'histoire de l'art contemporain à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et a écrit de nombreux textes explorant les apports visuels et sonores des contre-cultures et des pratiques artistiques expérimentales. Il est l'auteur de deux livres sur Genesis P-Orridge et a notamment publié dans Les Cahiers du Musée national d'art moderne, Octopus Notes, Marges, Optical Sound, Volume !, Revue & Corrigée, Klima, dans les Cahiers du CAP et Histo.art aux Éditions de la Sorbonne, ainsi que dans des ouvrages consacrés aux œuvres de Nigel Ayers et de Zoe Dewitt. En 2023, il a été le commissaire de l'exposition « Who You Staring At? Culture visuelle de la scène no wave des années 1970 et 1980 » au Centre Pompidou.

 

Légende de l'illustration :

Sid Vicious, Johnny Rotten and Steve Jones des Sex Pistols, 1977 © Photographie : Elisa Leonelli/Shutterstock

Entrée libre sur réservation conseillée Suivre l'événement en visioconférence

Quand

L'évènement est terminé

28 Mar - 28 Mar 2024



Bibliothèque Kandinsky, salle de lecture