[CONFERENCE] Présentation du catalogue raisonné Germaine Richier
ConférenceConsacré à Germaine Richier, première femme à exposer au Musée d'Art moderne de Paris en 1956 et protagoniste absolue de la sculpture moderne, ce précieux catalogue raisonné édité par Silvana Editoriale retrace pour son premier tome l'oeuvre sculpté de l'artiste de 1916 à 1946 et ses techniques de création.
Une rencontre en présence de Sophie Guiter, directrice de l'ouvrage, Ariane Coulondre (conservatrice, collections modernes du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou), Nathalie Ernoult (attachée de conservation, collections modernes du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou) et Thierry Dehesdin (photographe).
"Il fallait aussitôt écrire tout ce que j’avais vu et vécu avec elle et lui avais entendu dire et d’abord faire le recensement complet de ses œuvres, avec leur date de création exacte, leur photographie, leurs expositions et leur bibliographie, mais aussi les dates de fonte des épreuves des œuvres à tirage original, le nom de leur fondeur et la nature de leur fonte (à cire perdue ou au sable)", écrit Françoise Guiter, nièce et spécialiste de l'oeuvre de Germaine Richier. Outil précieux pour la connaissance du travail de Richier, souhaité par l'artiste-même de son vivant, ce catalogue raisonné est une exceptionnelle source scientifique pour la compréhension de l'oeuvre sculpté de l'artiste.
Cet ouvrage est édité dans une version bilingue, en français/anglais et compte 560 pages ainsi qu’un Livret mobile répertoriant le travail de recensement des œuvres, par l’auteur, couvrant 687 expositions et plus de 4000 références bibliographiques.
Françoise Guiter (1931-2017) est née à Mudaison (Hérault). Dès son enfance, elle est baignée dans l’atmosphère de sa tante Germaine Richier. De 1952 à 1955, elle est élève dans l’atelier de Sandor et Fromenti, à Fontvieille. « Apprends bien ton métier de potier et après tu viendras faire la sculpture à Paris avec moi», lui dit Germaine Richier. Elle devient l’élève de Germaine Richier, à temps complet, en 1955. À la disparition de l’artiste en 1959, Françoise Guiter commence le catalogue raisonné et entreprend un travail de recherche considérable. À partir de 1973, elle devient la seule personne habilitée à établir des certificats d’authenticité. Ce projet d’une vie, primordial pour la protection, le futur et la connaissance de l’œuvre, est repris et complété, au décès de Françoise Guiter, par sa fille, Sophie Guiter.
Tout en effectuant ses études à l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort (1984-88), Sophie Guiter, prend des cours de théâtre à l’école de Chaillot, et suit des stages dont un avec Jerôme Deschamps. Assez vite, elle s’engage complètement dans la filière artistique, joue dans de nombreuses pièces de théâtre, tourne pour le cinéma et la télévision. Elle se consacre également à l’écriture, pour le théâtre (Un chien dans ma vie) et la télévision (Contes et légendes sous-marins.. ). Elle commence à aider Françoise Guiter, en 2005, lors de la préparation de l’exposition "Richier" à la Peggy Guggenheim Collection, Venise, en particulier pour le volet photographique et continue à l’assister ensuite.
Thierry Dehesdin entreprend des études de sociologie tout en travaillant comme assistant photographe. Après avoir obtenu un doctorat de 3ème cycle en 1980, il devient photographe indépendant. Il rencontre Françoise Guiter dans les années '70 et ce fut le début d'une relation professionnelle et amicale qui aura duré plus de 35 ans. Il a d'abord tiré des négatifs noir & blanc pour des certificats d'authenticité, des books destinés à des collectionneurs ou des catalogues d'exposition. Françoise Guiter lui confié rapidement les prises de vue qui devaient être réalisées à l'occasion d'une fonte ou du passage d'une œuvre dans une vente. Lorsque le projet d'un catalogue raisonné a commencé à se préciser, elle a défini le dispositif plus formel, identique pour toutes les prises de vue, que l'on retrouve dans ce catalogue. Thierry Dehesdin a réalisé l'essentiel des tirages, des prises de vue et des scans de l’œuvre depuis les années 1970.