« Une rêverie émanée de mes loisirs », éditions Yvon Lambert 

Connu pour défendre l’art conceptuel et minimal américain et européen depuis la fin des années 1960, au sein duquel a émergé une large production de livres d’artistes, le galeriste Yvon Lambert a commencé en 1992, une collection de livres de bibliophilie intitulée « Une rêverie émanée de mes loisirs ». Les premiers volumes ont été produits par l’Imprimerie nationale, comme Parallèlement, célèbre ouvrage du poète Paul Verlaine illustré par Pierre Bonnard publié en 1900 par le galeriste Ambroise Vollard. Grâce à cette acquisition, la Bibliothèque Kandinsky dispose dans son fonds, d’une édition complète de l’ensemble des volumes de la collection. 

Liste des œuvres: Richard Tuttle & Anne-Marie Albiach, L’Excès: cette mesure, 2004 • Louise Bourgeois, Aux Vieilles Tapisseries, 2005 • Rebecca Horn & Jacques Roubaud, 53 poèmes pour Rebecca Horn, 2005 • Koo Jeong-A & Édouard Glissant, Flammariousss, 2006 • Niele Toroni, À la queue leu leu, 2006 • Jonathan Monk & Raimundas Malasauskas, Stardust Coloured Evening Time, 2007 • Jason Dodge, The See-ers, 2010 • Lawrence Weiner, Après la traversée du fleuve, 2011 • Vittorio Santoro, Silence Destroys Consequences, 2012 • Loris Gréaud, The Statement, 2013 • Gérard Traquandi & Blaise Cendrars, Les Pâques à New York, 2013 • Adel Abdessemed & Adonis, Le Livre des AA, 2014 • Etel Adnan, Dans la forêt, 2014 • Dominique Gonzalez-Foerster & Jacques Roubaud, Londres (London), aller, retour, 2015 • Mircea Cantor, Permanent Leak, 2016 • Kris Martin, Myosotis, 2016 • Giuseppe Penone, Mute, 2018 • Peter Downsbrough, Between/Entre, 2021 • Nathalie Du Pasquier, Ballade des contre-vérités, 2021

Three Star Books : interroger le livre comme médium 

La Bibliothèque Kandinsky a acquis cinq œuvres imprimées de l’atelier Three Star Books (Paris) qui ont en commun de questionner l’actualité du médium livre à l’heure du numérique. Dans The End Jonathan Monk pose avec humour (et en clin d’œil à l’œuvre éponyme d’Ed Ruscha) la question de la « fin » du livre, en redonnant vie à la technique traditionnelle et archaïque des papiers à la cuve. Rafaël Rozendaal, figure de l’art numérique, interroge la transposition de ses paysages – écrans en sérigraphie. Sam Lewitt inverse le processus d’impression à travers un protocole d’effacement désigné sous le nom de Template. Avec Negative Entropy, Mika Tajima rapproche les cartes perforées des métiers à tisser Jacquard des sons produits par des centres de données informatiques (data center). Dans Pourquoi travailler?, Liam Gillick se pose la question du travail et du rôle de l’artiste dans nos sociétés contemporaines, en réinterrogeant des formes typographiques rappelant un âge de l’imprimerie artisanal révolu. Enfin, le duo Slavs and Tatars propose un livre-partition où s’imbriquent battles de hip hop et culture de la calligraphie.  

Liste des œuvres: Liam Gillick, Pourquoi travailler?, 2012 • Sam Lewitt, Template, 2014 • Mika Tajima, Negative Entropy, 2015 • Jonathan Monk, The End, 2019 • Rafaël Rozendaal, Home Alone, 2020 • Slavs and Tatars, The Contest of the Fruits, 2023

Take5 : le livre, espace de dialogue entre artistes, poètes et designers 

La maison genevoise Take5 fondée en 2004 s’emploie à faire du livre un espace de dialogue artistique entre artistes et concepteurs de champs divers. Chaque œuvre réunit la plupart du temps un artiste, un écrivain et un designer et/ou un designer graphique. Cette approche plurielle rompt avec le traditionnel livre de « dialogue » entre un.e peintre et un.e écrivain.e et constitue une nouvelle manière de s’emparer des possibilités de l’objet imprimé, de ses différents modes de fabrication, de diffusion. Deux livres de Take5 entrent dans les collections de la Bibliothèque Kandinsky. A Walk in the Forest de Tony Oursler invite, à travers une promenade nocturne dans la forêt à rencontrer différents « arbres-personnages ». La projection d’une vidéo au sein du livre a été rendu possible grâce à un boitier spécialement conçu par le designer Germans Ermics. Dans Beyrouth, Gabriele Basilico fait dialoguer son projet photographique de grande ampleur sur la ville, mené entre 1990 et 2011, avec un texte poétique et intime du metteur en scène libano-québécois Wajdi Mouawad.

Liste des œuvres: Gabriele Basilico (et Wajdi Mouawad), Beyrouth, 2008 • Tony Oursler, A Walk in the Forest, 2021