No Fire Escape in Hell. Séminaire "Musée d’art moderne. Section sexualité(s)"

Une rencontre animée par Marcella Lista et Aurélie Verdier, conservatrices au Musée national d'art moderne - Centre Pompidou.

Pour le thatchérisme du milieu des années 1980, il n’existe pas de société mais uniquement des individus. C'est peut-être par ce prisme que la scène de l'underground britannique a pu se constituer et se construire à coup d'insubordinations.
Entrecroisant des trajectoires aux formes singulières, ce que l’on a parfois nommé le New Romanticism émerge à la fin des années 1970 autour, notamment, du danseur et chorégraphe Michael Clark. Des créateurs repensent alors en profondeur les significations de la subversion et des marges, y compris, et peut-être surtout à partir d'une club culture. Chez Clark, la refonte du ballet classique passe par la double incorporation de la sexualité et d'une culture du clubbing, en rupture avec les modèles même qui l’ont inspiré, d’Yvonne Rainer à Merce Cunningham. Des vidéos de Cerith Wyn Evans au mitan des années 1980 en passant par les films de Charles Atlas, c’est peut-être la présence de Leigh Bowery qui, en proposant la création d'une Kunstfigur, dépasse les codes normatifs du genre par l'invention d'un corps non déterminé. Bowery imprime une marque dont il faut encore prendre la mesure, sur le modèle de la constellation, avec ceux-là même qui ont saisi la portée entièrement disruptive de sa persona - en un projet global qui visait, selon une hypothèse de travail, à faire précisément société.

_{Crédits de l'image : Cerith Wyn Evans, Degrees of Blindness, 1988,UK, 19 min, Couleur, Son: Sound Ratio: 4:3,
Available Format/s: SD Digital file, Original Format: SD video. Droits résérvés}